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samedi 17 mars 2018

Peut-on se mettre à rêver que les choses vont changer ?

Le temps s'assombrit, implacable sur la Normandie. Les giboulées de grêle s'abattent avec un bruit assourdissant sur les toitures des maisons. Les vitres sont fouettées méchamment. Nous remettrons à plus tard nos fantasmes de douceur printanière.

On peut donc imaginer ne serait-ce qu'un court instant que le monde est empli de générosité, de tendresse, d'altruisme et de don de soi...Vous aurez bien compris que ce n'est qu'un songe d'un moment d'hiver qui n'en fini pas d'être dur et froid...A ce moment là, l'esprit cherche à s'échapper, et vogue vers des horizons qui lui sont propre. Une bulle close où tout serait serein.

La réalité est si attendue, si banale, si vulgaire. Les riches s'enrichissent toujours davantage sur le dos des pauvres. Des castes se forment de plus en plus. Les inégalités sont de plus en plus flagrantes.
Quant à la cause des femmes qui est un dossier qui s'est entrouvert l'espace d'un court instant, fait frémir. Oui, je dis bien "fait frémir" car personne semble s'en être vraiment aperçu. Les dirigeants sont, de fait, pour la cause des femmes, les ministres sont pour la cause des femmes, les parlementaires sont pour la cause des femmes, les élus sont pour la cause des femmes, ils le disent, le crient sur tous les plateaux tv ou dans la presse écrite...Mais quand on attend qu'ils se manifestent et qu'ils agissent au lieu de blablater, ils disparaissent des radars. Ils sont aux abonnés absents, si je puis dire. Ils attendent de voir comment les choses vont tourner avant d'émettre un avis. Ils sont pourtant, rappelons-le, les représentants du peuple. Mais ils marchent sur des oeufs dans un bel ensemble tous partis confondus. 
Tout comme la justice qui rend son verdict "au nom du peuple français" ceci résulte de l'article 454 du code de procédure civile. Mais le peuple français ne peut que constater mais pas contester ce qui est jugé. Ces derniers temps, avec la parole des femmes qui se libère, à petits pas malheureusement, on constate que les meurtres de femmes par leur compagnon ou mari est puni de petites peines au regard de ce qu'entraîne la mort d'une femme, une mère, une fille...En revanche une femme qui se défend de coups, maltraitances et viols répétés en tuant son tortionnaire est sévèrement puni par la loi française. C'est ce qui pose aujourd'hui question avec le cas, entre autre de Bertrand Cantat qui écope d'une petite peine de huit ans et qui en fait quatre. Par la suite, sa femme, mère de ses enfants est retrouvée pendue par son petit garçon rentrant de l'école. Il n'y aura ni autopsie ni enquête, l'affaire est classée. 
Une main courante toujours contre cet homme est déposée il y a quelques semaines. Silence radio sur ces faits de la part des médias qui ne parlent que de la mort de l'actrice Marie Trintignant morte sous les coups du chanteur et de la peine effectuée par ce dernier. La colère et l'incompréhension des français résident surtout dans le fait que tout cela n'est qu'injustice...En revanche, des amalgames douteux sont faits entre Jacqueline Sauvage et Bertrand Cantat alors que l'une a tué pour sauver sa vie et celle de ces enfants après 47 ans de martyre et l'autre a tué sans pouvoir contrôler sa colère (23 coups portés et non deux ou trois gifles comme le disent certains médias)

Beaucoup de travail reste encore à accomplir pour enfin aboutir à de vraies peines en France. Plus de peine de mort car nous ne sommes pas des barbares mais chaque mort devrait être punie d'une vraie peine. La perpétuité devrait être une vraie perpétuité et chaque mort devrait être sanctionnée car le disparu, lui ne reviendra plus et une vie n'a pas de prix. Quant à la légitime défense, elle devrait être prise en compte...
Tout cela ne tient qu'à des lois que proposent et votent les parlementaires et son application ensuite par la justice. Mais cessons de crier haut et fort "au nom des français" puisque les français ne sont plus d'accord avec une justice qu'ils ne comprennent plus et non adaptée au temps présent.

Cessons de nous voiler la face, le travail, pour la cause des femmes est ardu. Rien n'est simple, cependant, comment peut-on fermer les yeux sur autant de femmes massacrées, brutalisées, violées, battues, tuées ? Une femme meurt tous les trois jours sous les coups...N'agissons pas comme des lâches mais ayons le courage de nos opinions...!






1 commentaire:

  1. Anonyme17:22

    Très beau texte Geneviève. La tâche est difficile, vous avez raison et à entendre certaines personnes, la mort d'une femme ne vaut que quatre ans de prison après hop, le meurtrier peut reprendre sa vie comme si rien ne s'était produit. Tant pis pour la famille de la victime, pour ses enfants. Ce n'est pourtant pas sorcier de punir ces malades afin que tout cela cesse enfin. Mais on a l'impression avec l'affaire Cantat que la victime c'est lui. Déplorable. Beaucoup donc de chemin encore à parcourir. Merci pour ce texte si plein de tendresse et de vérité
    JP

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