Translate

samedi 13 janvier 2018

L'HISTOIRE DANS L'HISTOIRE....

Le froid s'était abattu brusquement dans cette région de Normandie. Les joues rougies, Jules, tenait fermement la main de sa maman. Elle était son roc. Il leva la tête vers son beau visage qui reflétait ces derniers temps une angoisse latente, une inquiétude que le petit garçon de neuf ans n'aimait pas.
"Tout va bien, maman ?" Lui demanda-t-il
"Oui, mon chéri. Ne t'inquiètes pas"
Au loin, le bruit des avions était assourdissant. Les bombes tombaient sur les maisons au hasard. Suzanne pressa le pas. Il n'était pas bon de rester dehors, il fallait mettre à l'abri le petit Jules. Il y avait eu une accalmie qui lui avait permis de rentrer dans leur maison. Tout à coup, la sirène retentit de nouveau. Suzanne se précipita dans la cave avec l'enfant. Blottis l'un contre l'autre, ils ne bougeaient pas, ne parlaient pas. A peine si on pouvait entendre leur respiration. Cette foi-ci ça n'était pas tombé loin. Combien de temps encore allaient-ils tenir sous ces bombardements ?
"C'est fini maman, tu peux te relever"

Elle était à bout de force. Paul, son mari, officier dans la marine avait été fait prisonnier par les allemands et travaillait dans un camp. Loin de son soutien, de sa force, elle se sentait si seule. Ses beaux yeux bleus, son sourire ravageur, lui manquaient tant. Il fallait, pour Jules, qu'elle relève la tête. Il ne fallait, en aucun cas qu'elle montre sa grande fatigue. Elle se redressa, secoua sa robe et se mit debout.
"Tu as faim ? Que dirais tu d'oeufs que Coco et Codette ont pondu tout à l'heure ?"
"Oh oui, j'ai une grosse faim, maman"
"Alors, allons-y, le premier en haut de l'escalier aura une friandise" Lui dit-elle avec un petit clin d'oeil.

Le petit garçon sourit et grimpa quatre à quatre l'escalier pentu.
"Je suis arrivé le premier, je suis arrivé le premier, c'est moi qui aurait la friandise"

En arrivant à son tour à la hauteur de l'enfant, elle lui enleva délicatement sa casquette et lui demanda de se laver les mains avant de passer à table.
"Les oeufs sont bons, maman, il y en a encore?" demanda Jules avec gourmandise
"Non, mon chéri, il n'y en a plus. Mais demain, on ira ensemble ramasser les oeufs, ça te va ?

Jules alla faire un câlin à sa maman. Elle sentait si bon. Qu'est-ce qu'il l'aimait. Il savait qu'elle avait du chagrin parce que son papa était prisonnier. C'est pourquoi il voulait être courageux pour que sa maman ne soit pas inquiète. La nuit avait été calme, pas d'autres alertes. Au petit matin, l'enfant dévala l'escalier qui conduisait aux cuisines et but sagement son verre de lait bien chaud. Sa maman avait lâché ses cheveux qui tombaient en cascades sur ses épaules. Elle ressemblait à un ange. Son regard empli d'amour se posa sur le petit garçon. 
"Mon ange, veux tu que l'on aille chercher les oeufs au poulailler ?"
L'enfant n'eut pas le temps de répondre que la sirène d'alerte retentit. Très vite, ils se retrouvèrent dans l cave. Les avions arrivaient. Le bruit des bombes faisait peur. Le petit garçon jouait avec un soldat de plomb. On ne su jamais pourquoi il se leva mais le souffle d'une bombe lui fit traverser la cave et le projeta au pied d'un mur. Suzanne, entendit le cri atroce d'un animal blessé sans penser que c'était le sien. Elle se précipita vers ce petit corps inerte. Elle essaya de le bouger mais il ne se réveilla pas. Elle le prit dans ses bras et entreprit de monter l'escalier pentu. Suzanne réussit à emmener l'enfant mais une douleur atroce vrilla sa poitrine et elle s'écroula, inconsciente...


1 commentaire:

  1. Anonyme00:31

    Exactly what I was searching for, thanks for putting up.

    RépondreSupprimer

LES EPREUVES FORMENT-ELLES L'INDIVIDU ?

  Les épreuves marquent l'individu de manière indélébile autant qu'elles dévoilent ses ressources profondes... Chacun démontre ainsi...