L'être humain est imparfait. Il me fait curieusement penser au caméléon qui prend invariablement la couleur de son environnement afin de se fondre dans le décor...
Ne vous êtes vous jamais dit que notre époque est aux petits bras, ceux qui ont peur de leur ombre. Chut ! ne dérangez pas cet être qui dors sur ses deux oreilles malgré son insouciance, son inconstance, son indignité voire son indifférence à tout ce qui ne le touche pas de près. L'impression est grande dans notre esprit et la vue extrêmement dérangeante de cet être complexe qui cherche par la flatterie, tel un courtisan à la cour du roi recherchant les faveurs du puissant. Tout, dans notre société est courtisan, tout est sourires et courbettes pourvu que cela rapporte un hochet. Le fameux objet obtenu, l'être disparaît de l'horizon de peu que celui-ci ne se soit obscurci. Dramatique alors de voir l'être aidé, porté, se désengager aussi vite qu'il faisait hier une profonde révérence au ralenti. Il oublie dans les méandres d'un cerveau cramé le bienfaiteur d'hier pour courber l'échine devant celui qui semble détenir le nouveau pouvoir.
L'être, s'échappe, s'évapore dans la nuit de mes pensées sombres. Où à bien pu passer cet être de distinction, de reconnaissance à l'éducation parfaite ? Je le cherche, le recherche mais point d'être de la sorte à l'horizon. La déception est grande de voir ces êtres insipides croassaient du haut de leur perchoir du pouvoir... Quel que soit ce pouvoir, d'ailleurs. Du plus petit au plus grand, qu'importe, ils se battent pour être le plus haut sur la branche. Cependant, il serait aisé de dire que la branche est fragile et qu'elle peut rompre à tout moment, mais je ne le dirai pas car qu'importe, le monde sera toujours imparfait comme les êtres qui le peuplent. Le rêve est pourtant grand de voir s'envoler à jamais dans un parfait désordre, ces oiseaux de mauvaise augure. Mais ils font parti du décor, un décor où des êtres sains et malsains survivent à leur façon qui n'est pas forcément la meilleur façon de vivre.
Ceci me fait invariablement penser à la citation de Gilles Legardinier : "Mais le monde est ainsi, monsieur Clarck ! C'est la triste condition humaine. Nul n'échappe au désordre qui affecte notre univers imparfait."
Photo Geneviève Lecoeur-Tréhet (tous droits réservés)
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