La même année, nous partons à Tahiti; nous y retournerons l'année d'après.....
Tahiti, île enchanteresse pour les marins des temps anciens,mais qui me déçut dés ma descente d'avion;j'avais en mémoire des films où l'on vous accueille avec des colliers de fleurs; où étaient ces "vahinés" ? Jacques m'expliqua qu'il fallait connaître des gens sur place ou faire partie d'un voyage organisé pour cela.
Papeete me sembla très "américanisée" loin des clichés que j'avais en tête; ma déception devait se lire sur mon visage
- tu veux vraiment voir l'île, le vrai "Tahiti" ? me demanda Jacques
-Oui,
- Eh bien, nous allons louer une voiture et faire le tour de l'île
Des petites criques, des cascades merveilleuses et des odeurs de fruits et, surtout cette odeur de fleurs : le tiaré qui sert à la confection de colliers ou de couronnes ou tout simplement à parfumer les cheveux des tahitiennes .....
Les plages ne sont pas belles, mais les jeunes y pratiquent le surf sur ces vagues immenses qui viennent s'écraser sur les récifs ou les galets de la plage.
G.LECOEUR à Mooréa |
Dans ce paysage de carte postale, parfumé de ces odeurs inoubliables , il ne manquait plus que le plat local par excellence : le poisson à la tahitienne , poisson cru mariné dans du citron vert couvert de lait de coco et accompagné de concombres, tomates.Hum ! un pur délice !
Mooréa, l'île voisine, me semble plus sauvage; nous arrivons en bateau dans "la baie de Cook".
Quel paysage ! quelle profusion de bougainvilliers, de bananiers, de palmiers abritant des crabes de terre. Redoutables !
Les hôtels sont rares; nous allons nous installer " chez Albert" qui tient quelques petits bungalow . D'origine suisse, il est venu à Tahiti, il y a 30 ans avec sa femme, nous explique-t-il , pour fuir sa belle-mère ; quelque temps après le décès de sa femme, il se remarie avec une tahitienne, et, décide d'ouvrir des bungalow aux touristes.
Une semaine plus tard, nous prenons un petit bi-moteur à Tahiti pour nous rendre aux Marquises. Pour arriver à Ua-Pou, nous prendront l'avion puis le bateau et plusieurs escales seront nécessaires.
Le petit avion se posera à Manihi , petit atoll où nous faisons le plein en kérosène, avec une pompe à main.
G.LECOEUR sur un atoll |
Ensuite,nous faisons une étape à Hiva-Oa , île où repose le peintre Gauguin et où vit Jacques Brel.
Nous y passons la nuit; le lendemain, toujours en avion, nous partons vers Ua-Uka, puis nous prenons le bateau , le Kaoha-Nui, pour aller à Nuku-Hiva; nous y passons la nuit pour repartir le lendemain vers l'île de Ua-Pou où nous débarquons à 01h00 du matin.
Dans la baleinière, nous ne voyons rien qu'une lumière au loin. Nous accostons enfin; les vagues tapent violemment contre un mur ; je saurai, plus tard que c'est le "wharf"
- Faites attention, sautez avec la vague lorsque l'on vous le dira , nous crie une voix
Nous avons, enfin, les pieds sur terre.Des lampes de poche nous aveuglent et nous sommes embrassés par tant de monde que j'ai l'impression que toute la vallée s'est rassemblée là, afin de voir l'attraction du jour : des touristes . Nous recevons des colliers de fleurs par dizaines. Ces derniers, par leur senteur délicate nous enivrent , et m'enchante.
Le lendemain et les jours suivants, nous sommes reçus par les uns et les autres ; les Marquisiens sont des gens d'une très grande hospitalité.
Débarquement d'un pick-up aux Marquises |
Un matin, grande cohue, "le Taporo" est là ; tout le village aussi. Il livre des commandes effectuées à Tahiti : une camionnette, du courrier, et des denrées pour l'épicière.
La camionnette est débarquée à l'aide de deux baleinières sur la plage ; c'est très impressionnant !
Le tour de l'île en trois jour restera un moment inoubliable, tant il fut aventureux et pittoresque ;
G.LECOEUR à cheval aux marquises |
A dos de petits chevaux Marquisiens, des chevaux "entiers" qui plus est;qui se cabrent dés qu'ils aperçoivent au loin sur les hauteurs des chevaux à l'état sauvage, nous passons par des sentiers étroits et escarpés ; nous nous arrêtons pour nous baigner dans un petit cours d'eau et nous nourrir de mangues et de citrons verts pris sur les arbres.
Chaque soir nous sommes accueillis par les habitants de la vallée où nous nous arrêtons ;c'est la fête !
Les jours qui suivent sont bercés par les soirées d'où nous rentrons au petit matin.
Le jour du départ arrive,tous nos nouveaux amis sont là ; ils sont venus les bras chargés de cadeaux. Le Kahoa-nui arrive à 21h00; nous nous donnons en spectacle en nous retrouvant les "quatre pattes en l'air dans le canot", ce qui déclenche l'hilarité générale .
Nous essuyons une tempête effroyable ;à tout moment nous nous attendons à chavirer; même les marins aguerris ont mauvaise mine, me semble-t-il. mais le bateau en à vu d'autres et les Marquisiens sont de très bons navigateurs; nous arrivons à bon port, mais nous n'oublieront jamais cette traversée, ni ce voyage dans une île encore sauvage et aux habitants si chaleureux !
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