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dimanche 16 mai 2010

Première partie.......

L'envie d'écrire et de fixer ma propre histoire est un challenge que j'ai souhaité m'imposer d'autant qu'elle fut riche en rebondissements. Le parcours de chaque individu est différent, presque anodin pour les uns, rempli de larmes et de souffrance pour d'autres.
J'ai vu le jour dans une villa appelée "villa des roses" à Bizerte, port stratégique occupé par l'armée française. Les Sardes et les Siciliens y avaient une place de choix; ainsi mon père abandonna-t-il "les normandes" pour "une sicilienne"
La France ayant rétrocédé la base navale militaire à la Tunisie en mars 1956, mes parents rentrèrent en France; je n'avais pas un an.
Geneviève LECOEUR bébé
Ma petite enfance fut un tourbillon de voyages au gré des mutations de mon père ; pas de place pour de grandes amitiés, pas de réelles racines non plus. Mais, beaucoup d'attention de la part de mes parents et beaucoup d'amour aussi. 
En ce qui me concerne, tout à vraiment commencé à  15 ans, cet âge si difficile où l'on se cherche, où le comportement des adultes nous fascine ou du moins nous interpelle. Doit-on leur ressembler ? Est-ce que nos parents sont systématiquement des exemples ?
Nous étions dans les années 70 . Mes parents décidèrent de rompre avec la région parisienne pour venir s'installer en pleine campagne avec mes deux frères et ma petite soeur. Je doutais du bien fondé de leur choix.
La vie des champs, pour des enfants de la "ville" c'était enrichissant ; au début, nous avions soif d'apprendre. Les animaux de basse-cour nous amusaient; rien ne nous rebutait. C'était un peu les vacances.
Nous manquions, cependant, du confort le plus élémentaire ; la maison de famille dont mon père avait hérité à la mort de mon grand-père exigeait beaucoup de travaux. 
Mon père était toujours militaire à l'époque; il venait nous rendre visite chaque  week-end.
Les artisans travaillaient doucement ;  certains d'entre eux avaient flairé les bons pigeons  ;  plusieurs travaux furent payés mais jamais accomplis. Mes parents furent vite ruinés; la maison non terminée, nous vivions chichement ; nos pantalons grandissaient avec nous. L'hiver, nous n'avions pas de chauffage à l'étage ; les devoirs se faisaient dans un coin de cuisine ; quant à mes leçons, je les étudiais avec une lampe torche, sous les couvertures, afin de ne pas réveiller ma petite soeur.
Étant l'aînée de tout ce petit monde, j'étais souvent mise à contribution pour aider maman à mettre la table, cuisiner, débarrasser, ou encore faire la vaisselle ou m'occuper des plus jeunes...Donc Très peu de temps  pour se pencher sur les devoirs de manière sérieuse. J'avais pourtant des ambitions, je rêvais de mode, de dessins, de décoration d'intérieur, mais comment expliquer cela à des parents qui n'écoutaient pas ; je dois avouer que leurs soucis étaient vraiment , à ce moment là, inextricables. Par la suite, je me demanderai très souvent pourquoi ,avec quatre enfants, n'avaient-ils pas pensé avoir un travail normal ,
Mon père prit sa retraite pour faire du maraîchage, métier très difficile qui ne s'improvise pas. Nous voulions, mes frères et moi, l' aider au mieux ; c'est ainsi que nous étions dans les champs l'été quand tous les enfants sont en vacances. Les week-end, nous étions sur les marchés pour aider à vendre les produits que mon père cultivait. Il n'était pas question de demander en échange de l'argent de poche; leurs finances étaient au plus bas.
Pastel de G.LECOEUR
Elle était bien loin cette vie merveilleuse d'enfants de militaire ; nous en souffrions beaucoup, mais nous n'en parlions pas.....





1 commentaire:

  1. Anonyme19:51

    Une tranche de vie intéressante à lire(CahiPaccio)

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LES EPREUVES FORMENT-ELLES L'INDIVIDU ?

  Les épreuves marquent l'individu de manière indélébile autant qu'elles dévoilent ses ressources profondes... Chacun démontre ainsi...