LA PLUME est de RETOUR...!

L'automne fait rougir le jasmin étoilé de mon jardin. Est-ce de plaisir ou de confusion face aux arbres qui commencent à se dénuder au loin ? Dans ce petit paradis, le rouge et le vert se disputent le premier rôle. L'image est tropicale et pour autant normande...

La plume court de nouveau et les mots semblent se démultiplier sur l'écran de mon ordinateur. Ces mots qui, partis de lettres simples mais délicates comme les pétales de la rose, vont permettre à la plume d'exprimer un ressenti, le ressenti du jour... Elle gratte le papier, si je puis dire, au rythme de mes doigts. Ces mots paraissent danser une folle farandole et, épuisés, s'allonger sur l'écran de mes pensées. 

Dans ce monde qui bouscule tous les schémas de notre enfance, qui force non pas l'admiration mais le désarroi le plus profond, l'incompréhension insondable des abysses, un monde qui refuse, consciemment ou inconsciemment d'aller de l'avant tel un cheval refusant l'obstacle en faisant chuter son cavalier. Ce monde n'est plus le mien, loin, très loin, trop loin des codes de bonne conduite dictés par l'éducation apportée à l'enfant pour se construire.
L'homme du 3ème millénaire est identique à ce cavalier, il chute inexorablement sans pouvoir trouver de points d'appui. Qu'a-t-on fait ? Qu'a-t-on omis de faire pour en arriver à ce résultat ?
Il semble que l'argent soit et de loin, le sésame pour construire quelque chose même lorsque vous voulez créer une association caritative et solidaire. Les compétences réelles des personnes sont mises à mal au profit de la rentabilité. Vous parlez de transmission des compétences on vous répond, formations. La transmission est ancestrale et gratuite, les formations sont aujourd'hui, une forme de business... On parle économies mais les dépenses n'ont jamais été aussi dispendieuses.
Les petites associations qui mettent les compétences, la transmission du savoir des anciens vers les plus jeunes à contribution ne sont nullement comprises et même quelquefois, désavouées. Néanmoins, elles remettent des chômeurs de longue durée, sur pieds, progressivement, en faisant du cas par cas. Elles seules peuvent le faire étant donné qu'elles ne sont pas motivées par l'appât du gain. Dés que la confiance est rétablie, les formations peuvent avoir lieues. Ce passage par une association devrait être obligatoire dans le "processus de remise sur les rails" 
La plume trace sur le papier sa colère. Elle gratte, renâcle et peine à poser sur le papier les mots justes qui pourraient transcrire correctement cette indignation légitime. Mais pourquoi l'état ne veut-il rien entendre ? Pourquoi ne pas écouter et prendre en considération le point de vue des "petites" associations" ? Il faudrait qu'elles puissent avoir un accord spécial avec le gouvernement afin d'avoir accès à des "contrats pour associations" dans le but d'aider au commencement de la reconversion des chômeurs de longue durée...! Main dans la main et tous ensemble, nous pourrions tous former une chaîne pour aider à reconstruire le mal que le chômage peut engendrer puis passer aux formations...! Ce n'est qu'une suggestion mais digne, peut-être, d'être étudiée.

La plume, essoufflée mais contente d'avoir pu courir sur le papier, se secoue légèrement avant de, sagement se poser sur le bureau. A bientôt, pour de nouveaux ressentis, se dit-elle. En attendant réfléchissez à celui-ci.

 Photos Geneviève Lecoeur-Tréhet  (tous droits réservés)