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samedi 28 juin 2014

JULIA à la clinique...!

Les oiseaux au loin, chantaient le retour de l'été dans le jardin de Julia. Pas un souffle de vent et pourtant la pluie n'avait cessé de tomber toute la nuit. La nature gorgée d'eau, semblait retenir son souffle...






Ses chiens s'étalaient sur les tapis. De temps en temps, une petite truffe apparaissait dans l'encadrement de la porte-fenêtre, humait l'air ambiant et retombait comme épuisée de l'effort. Julia, se détendait en repensant à la semaine qui venait de s'écouler, riche en émotion et en interrogation. Son fils avait eu un accident de bateau avec des amis et s'était cassé la main. Après une semaine d'attente, de consultation, d'opération remise faute de chirurgien devenu "papa", enfin le jour-J était arrivé. 
Arrivés à 10h30, ils étaient repartis à 17h00. Une journée chargée pour les infirmières qui devaient certainement compenser l'absence de leur chirurgien, en début de semaine ; en une journée, il fallait placer les urgences et les RDV. Belle performance d'un corps de métier qui mérite le respect de tous, pensait Julia. 

Julia n'avait pas déjeuné et le petit-déjeuner était si loin...La communication n'est pas le fort des hôpitaux et cliniques. Le chirurgien était parti déjeuner et la file d'attente au bloc était impressionnante. Des fauteuils roulants avec à leur bord, des patients mal à l'aise dans des déguisements en papier de couleur bleu marine à l'exception de la "charlotte" et des "petits chaussons" qui eux, étaient blancs, attendaient. Les uns dormaient ; leurs ronflements étaient audibles de tous...Les autres angoissaient ou faisaient des malaises...Pendant ce temps, Julia attendait en compagnie d'une autre maman venue du centre du département, dans une chambre. Nulle boisson chaude ne fut servi ou même proposée. L'infirmière dira plus tard : "pourquoi n'avez-vous pas été à la cafétéria ?" Julia l'avait regardé, partagée entre le fou-rire et la colère. Elle avait envie de répondre qu'il est difficile de s'absenter sans avoir au préalable des infos claires sur le temps de l'intervention...Mais elle s'abstint de tout commentaire, d'ailleurs, elle n'en avait plus la force ; il était si tard..

La fatigue était grande mais elle avait tout de même fait une jolie rencontre. La maman qui attendait avec elle dans cette chambre, parlait de sa famille avec tellement d'amour et de douceur, pourtant la vie ne l'épargnait pas actuellement, elle en parlait avec légèreté et une pointe de fatalisme qui était désarmante. L'après-midi, avait passé vite et des éclats de rire avaient retenti dans cet établissement aux allures feutrées. Des têtes de soignants étaient apparues à la porte de la chambre en souriant se demandant pourquoi tant de gaieté ? Les échanges entre Julia et cette femme avaient portés sur la politique, la famille, la santé...la vie tout simplement, ponctués d'anecdotes très drôles ou tristes mais racontées de manière si plaisante. 

Julia avait tiré une leçon de ces échanges ; chacun a un fardeau à porter dans la vie à un moment ou un autre. Il suffit de savoir comment le porter. 






Photo Geneviève Lecoeur (tous droits réservés)

  

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