Les réfugiés arrivent comme un véritable raz de marée sur nos côtes pour chercher refuge et réconfort afin de fuir la guerre ou une économie désastreuse sévissant dans leurs pays...Dans le même temps, en février dernier, la Fondation Abbé Pierre déplorait les millions de personnes en situation de fragilité par rapport au logement, en France...
Soyons clair ; les flux migratoires ont toujours été et seront toujours dans l'ADN des pays. Rappelons aussi que le droit d'asile est universel. C'est inscrit dans la Convention de Genève de 1951. Mais au vu de la situation actuelle et des débordements occasionnés par cette migration de masse, les populations s'interrogent...Prises entre le devoir de générosité et la peur d'ouvrir la boite de Pandore, elles se terrent dans un égoïsme culpabilisant au risque d'être montrées du doigt. Notre pays a toujours été généreux mais il se doit de ne pas oublier tous ses Français tombés dans la précarité. Le travail, aujourd'hui précaire, et les salaires en baisse ne favorisent pas la joie d'ouvrir les bras à d'autres populations...Un pays est comme une famille ; heureux d'accueillir mais dans la mesure où il dispose des moyens disponibles. On ne peut, à l'instar des trains bondés indiens, dire aux réfugiés : "montez" sachant que le risque de dérailler est grand...!
Un grand élan de solidarité s'est effectué sous l'impulsion des médias, des politiques et people, après la diffusion de la photo montrant l'insupportable, l'insoutenable ; un enfant rejeté par les flots sur une plage de Turquie...Il faudrait être bien insensible pour ne pas être touché par tant de souffrance et de chagrin. Mais les dérives ne sont jamais loin de la misère humaine.
Comme toujours, les plus aisés, donneront de l'argent et ainsi se sentiront solidaires et allégeront leur conscience mais leur quartier, leur ville, leur immeuble ne seront pas réquisitionnés. Qu'importe, ils sont là, sur tous les plateaux, ou dans les journaux pour donner des leçons à ceux qui s'égarent en se posant un peu trop de questions existentielles. Un pays se doit de donner mais c'est le peuple et toujours lui qui sera vraiment sur le terrain, solidaire et accueillant. Et qui, éventuellement, subira les conséquences de la légèreté de leurs dirigeants.
Un peuple doit être encouragé au meilleur de lui-même par l'exemple donné par ses dirigeants.
Cependant, le peuple a des salaires de plus en plus bas alors que le gouvernement, les dirigeants d'entreprises, cadres et d'autres privilégiés les ont de plus en plus hauts... N'oublions pas que la solidarité est l'affaire de TOUS et non pas de donneurs de leçons gâtés par la vie...!
Il serait inqualifiable de détourner les yeux de la misère humaine mais il serait du domaine de l'inconscience de bercer d'illusions ces flots de réfugiés venant dans l'espoir d'avoir une vie meilleure et riche dans une Europe qui n'enrichit qu'une partie infime de ses ressortissants et appauvrit petit à petit des millions d'autres...!
Photo Geneviève Lecoeur (tous droits réservés)
Très courageux et très bien écrit Geneviève
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